Comment favoriser l’intelligence collective ?
J’ai partagé sur LinkedIn ce post qui explique les ingrédients contribuant à l’efficacité d’un groupe. Il contient une vidéo d’une minute 30 qui résume, en prime lieu, les conclusions d’une étude réalisée par le MIT. Partagée en plein mois d’août, cette publication est devenue rapidement virale. Car elle a effectivement enregistré plus de 800 000 vues et près de 10 000 likes en 3 semaines et continue d’être partagée. Les thèmes abordés ont, en effet, suscité de nombreuses réactions. Le sujet de l’intelligence collective s’est ainsi retrouvé au centre de discussions passionnantes. Quant à la question de l’apport des femmes dans les groupes et leur contribution à l’intelligence d’un groupe, si les résultats de l’étude portent à le croire, cela questionne et fait débat. Nous vous proposons de lire ici le détail de l’étude pour vous en faire votre propre idée.
Quels sont les facteurs qui déterminent la qualité et la performance d’un groupe ?
Pour commencer, force est de constater que cette question est fascinante. Elle devrait intéresser les dirigeants, les managers et toute personne qui travaillent ou animent un groupe et s’intéressent au collectif. Alors qu’on pourrait imaginer que la cohésion d’un collectif ou encore la motivation d’un groupe sont des facteurs clé de réussite, les conclusions des recherches révèlent contre toute attente d’autres facteurs.
Emile Servan-Schreiber qui est Docteur en Psychologie cognitive s’exprime dans cette vidéo d’ARTE. Il y explique que le QI d’un groupe ne dépend pas des QI de ses membres. Il appuie pour cela son propos sur les résultats d’une étude menée par des chercheurs du MIT.
Cette étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology) s’intitule Evidence for a Collective Intelligence Factor in the Performance of Human Groups.
Quelles sont les conclusions de cette étude ?
Les principaux insights de cette étude sont mis en évidence dans une interview donnée par les chercheurs (Anita Woolley and Thomas W. Malone) à l’Harvard Business Review, en juin 2011.
En résumé, les chercheurs démontrent que l’intelligence collective s’étend au-delà des capacités cognitives des membres des individus qui composent un groupe.
La performance d’un groupe dépend de sa capacité de coopération.
Et enfin cette capacité à coopérer efficacement est positivement corrélée au nombre de femmes présentes dans un groupe.
La présence de femmes au sein de groupe contribuerait-il à augmenter son intelligence d’un groupe ?
Defend Your Research: What Makes a Team Smarter? More Women
C’est la question que peut soulever les résultats de cette étude.
Mais quelles sont exactement ses conclusions ? En résumé, il existe :
- Peu de corrélation existe entre l’intelligence collective d’un groupe et le QI de chacun de ses membres. En revanche, si un groupe comprend davantage de femmes, son intelligence collective augmente.
- Les résultats de l’étude révèlent que bon nombre des facteurs qui pourraient être considérés comme prédictifs de la performance du groupe ne l’étaient pas. On apprend ainsi que ni la satisfaction du groupe, sa cohésion ou la motivation du groupe n’influencent l’intelligence collective.
- Et surtout que les intelligences individuelles ne prédéterminent pas l’intelligence d’un groupe.
Le graphique représente les scores d’intelligence collective des 192 équipes de l’étude par rapport au pourcentage de femmes composant ces équipes.
Le niveau d’intelligence sociale est l’indicateur prédominant de l’intelligence d’un groupe.
MIT Sloan research finds social intelligence key indicator of group intelligence
Comment s’exprime l’intelligence sociale ?
1.Facteur n°1 : la perception sociale
Mesurée par un test appelé “Reading the mind in the eyes” dans lequel les participants regardent des images de visages d’autres personnes et essayent de deviner leurs émotions. Lorsque les membres d’un groupe sont doués pour lire les visages, le groupe était en moyenne plus intelligent collectivement.
2. Facteur n°2 : la répartition des temps de parole dans un groupe
Le deuxième facteur est le degré de participation égale des personnes à une conversation de groupe. Lorsqu’une ou deux personnes dominent, le groupe est en moyenne moins intelligent que lorsque la participation et le temps de parole sont partagés plus uniformément dans l’ensemble du groupe.
3. Facteur n°3 : le pourcentage de femmes qui composent le groupe.
La présence de plus de femmes dans un collectif influence donc positivement l’intelligence d’un groupe.
« Cela s’explique statistiquement par le facteur de perception sociale, car on savait auparavant que les femmes obtenaient en moyenne des résultats plus élevés que les hommes dans cette mesure de perception sociale »
d’après Malone, un des chercheurs du MIT.
Que faut-il retenir de cette étude sur l’intelligence collective et la performance d’un groupe ?
En résumé, notons que :
- L’égalité du temps de parole et la capacité de sensibilité sociale dont vont faire preuve les membres d’un groupe fluidifient la communication. C’est grâce à cette communication et à la qualité des connexions entre les membres du groupe qu’un groupe se distingue par son intelligence et sa capacité à résoudre un problème.
- Si les habilités en matière d’intelligence sociale et de communication sont mises en avant dans l’étude, leur maîtrise n’est pour autant pas l’apanage des femmes. Il s’agit de soft skills qui ont tendance à être associées à des valeurs dites « féminines ». Statistiquement, elles demeurent plus fréquemment représentées chez les femmes.
- Bien qu’il puisse être tentant d’affirmer que les femmes relèvent le niveau d’intelligence d’un groupe, comme le résume la reprise de la publication sur la newsletter de LinkedIn Actu News, ci-dessous :
Puisque de précédentes études montrent que statistiquement les femmes obtiennent des résultats en moyenne plus élevés que les hommes sur l’indicateur de la perception sociale.
Il est utile de préciser :
« qu’un groupe intelligent a besoin de plus de personnes dotées d’un niveau élevé d’intelligence sociale, et que le fait qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes n’a pas d’importance. »
explique M. Malone.
Source : L’étude du MIT date d’octobre 2010 et a été réalisée par le Professeur Thomas W. Malone et les chercheurs : Anita Williams Woolley, Christopher F. Chabris, Alexander Pentland, Nada Hashmi, au sein du MIT (Massachusetts Institute of Technology).
Participez aux discussions sur cette étude en retrouvant nos publications sur LinkedIn.
Plusieurs liens qui font référence à cette étude sur l’intelligence collective et fournissent les sources :
https://hbr.org/2011/06/defend-your-research-what-makes-a-team-smarter-more-women
https://www.sciencedaily.com/releases/2010/09/100930143339.htm
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